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A partir du 25 mars 2015 : Jeronima de la Fuente au Grand Palais !

La rétrospective Velázquez (Séville 1599-1660) qui s’ouvre le 25 mars prochain au Grand Palais s’annonce déjà comme l’un des moments d’exception de notre année culturelle. En effet, bien qu’il soit l’un des artistes les plus célèbres et admirés, hier comme aujourd’hui, aucune exposition monographique n’a jamais montré en France le génie de celui que notre Manet national a consacré « peintre des peintres ». La rareté de ses tableaux (à peine plus d’une centaine) et les conditions de prêts de plus en plus draconiennes, rendent particulièrement difficile l’organisation d’une véritable rétrospective. Pourtant l’exposition entend bien présenter un panorama complet de l’œuvre de Diego Velázquez, depuis ses débuts à Séville jusqu’à ses dernières années et l’influence que son art exerce sur ses contemporains.

Parmi les chefs-d’œuvre que nous allons pouvoir découvrir, il en est un qui intéresse directement l’histoire franciscaine. Il s’agit d’une toile peinte en 1620 et représentant la « vénérable mère Jerónima de la Fuente » (1555-1630), la clarisse espagnole qui a fondé le monastère de Manille. Née à Tolède dans une famille en vue, Jerónima entre chez les clarisses à 15 ans malgré des réticences familiales. Dans ce monastère Sainte-Isabelle la Royale de Tolède, elle ne fait plus parler d’elle jusqu’en 1620 (elle est alors âgée de 65 ans !), lorsque, avec quelques compagnes, elle entreprend d’aller fonder un monastère à Manille. Elle réside alors quelques semaines à Séville, et c’est à cette époque que Velázquez réalise son portrait. Elle s’embarque ensuite pour une traversée de plusieurs mois et arrive à Manille le 5 août 1621. Elle meurt le 22 octobre 1630 entourée d’une réputation de sainteté dans ce monastère de Sainte-Claire de Manille qu’elle avait fondée et qui est toujours bien vivant aujourd’hui… Sa cause de béatification, introduite en 1734, n’a pas encore abouti. Elle est néanmoins reconnue comme « vénérable ».
Il existe deux versions authentiques du portrait de mère Jerónima : l’une se trouve au Prado, et l’autre dans une collection particulière. C’est cette dernière que nous pourrons découvrir au Grand Palais.

Jeronima de la FuenteOn trouvera ci-joint la photographie de la version du Prado, mais il faut surtout se rendre sur le site internet de ce musée. Une notice concernant ce tableau y figure, et on peut « zoomer » sur l’image pour en scruter les détails.

https://www.museodelprado.es/coleccion/galeria-on-line/galeria-on-line/obra/la-venerable-madre-jeronima-de-la-fuente/?no_cache=1

En admirant ce superbe tableau du chef de file des peintres du Siècle d’or espagnol, il n’est pas interdit de méditer sur l’aventure spirituelle et apostolique de cette femme d’exception… On attend le film ou la BD qui raconterait cette belle histoire !

Pour un regard d’historien, voir Charlotte de Castelnau, « L’épopée de Sor Jeronima de la Asuncion à Manille », dans "La force d’un charisme : les clarisses", Paris, éditions franciscaines, 2012.

Velazquez, 25 mars -13 juillet 2015
Grand Palais, galeries nationales, entrée square Jean Perrin
Informations et réservations : www.grandpalais.fr