En collaboration avec Sophie Delmas, universitaire et Marcel Durrer, ofm-cap, M. Gilbert Dahan, ancien Directeur d’études à l’E.P.H.E (sciences religieuses), grand spécialiste d’exégèse biblique médiévale, a rédigé le Supplément au n° 169 de la
revue "Cahiers Evangile" intitulé "François et ses frères lecteurs de la Bible au XIIIe siècle".
Un public nombreux est venu écouter Monsieur Gilbert Dahan, qui a accepté de venir nous montrer comment François et ses frères ont lu et compris l’Ecriture Sainte.
Au 13ème siècle, le relâchement d’une partie du clergé et l’émergence de courants hérétiques ont imposé une prédication plus charpentée accordant une place majeure à la Bible.
Qu’en était-il de François, qui se définissait comme un illettré ? En fait, on ne peut qu’être frappé par son imprégnation biblique ! St Bonaventure l’atteste dans la Legenda Major (chap 11-1) : "L’homme de Dieu pénétrait avec une étonnante acuité jusqu’au plus profond des Ecritures... Et ce que son intelligence avait saisi, sa mémoire le retenait indélébilement gravé, car ce n’était pas en vain que l’oreille attentive de son âme percevait ce que son coeur aimant repassait ensuite sans répit" ! La part de l’oral est sans doute grande dans sa formation. Mais il ne faut pas négliger la lecture : une lecture lente, qui savoure le texte, le rumine et l’assimile intimement.
Du vivant même de François, l’enseignement acquiert une place nécessaire dans l’Ordre. Exigences intellectuelles et spiritualité profonde ne sont nullement incompatibles ! St François n’est pas opposé à la science religieuse, mais à ses déviations. Le fameux billet qu’il a écrit à Antoine le montre bien : "Il me plaît que tu enseignes aux frères la sainte théologie, pourvu que, durant cette étude, tu n’éteignes pas l’esprit de prière et d’amour de Dieu..".
Après nous avoir montré la place qu’a l’Ecriture chez François, le conférencier constate comment l’entrée dans l’Ordre de maîtres instruits, à commencer par Antoine de Padoue, a permis de développer, très vite, une exégèse de haut niveau chez les frères mendiants.
Gilbert Dahan a su nous communiquer sa joie d’avoir fait la connaissance de ces exégètes franciscains (Guillaume de Mara, Nicolas de Lyre, Pierre de Jean Olieu, entre autres) du 13e et 14e siècle ! Une exégèse qui est à la fois "confessante" et "scientifique", qui témoigne d’une connaissance amoureuse de l’Ecriture sans négliger une approche rigoureuse et scientifique du donné biblique...
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